Paris au temps du Bal Nègre

Un documentaire de Martine Delumeau (52′- 2024)

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Martine Delumeau nous entraîne dans un bal, qui, entre les deux guerres à Paris, va rassembler de jeunes antillais, politiques et artistes dans un même lieu et leur permettre de se connaître, d’échanger des idées qui essaimeront ensuite d’autres milieux. Une aspiration à la modernité, creuset d’une nouvelle identité noire en France, avant que la seconde guerre mondiale ne balaie les idéaux de toute une génération.
Une coproduction pop’films – 13 Prods – Avec la participation de France Télévisions – avec le soutien de la SACEM – la PROCIREP – Société des Producteurs- l’ANGOA et la participation du ministère des Outre-mer et du Centre national du cinéma et de l’image animée

Né en 1924 dans le 15ème arrondissement de Paris, le bal antillais le plus célèbre de la Capitale, le bal Blomet, a été le creuset d’une nouvelle identité noire. C’est là en effet que se croisent les créoles de Paris, petits- bourgeois assimilés, travailleurs manuels, intellectuels et « révolutionnaires ». En se mêlant aux artistes de toutes origines et couleurs, ils réinventent, dans la nuit parisienne, loin des regards accusateurs, la fierté noire, celle des talents, des pensées en mouvement, des corps libérés de la fatigue et des jugements. A partir de ce lieu festif, mythique et controversé, le documentaire part à la recherche du Paris noir des années folles, divisé entre racisme et fascination, entre l’exposition coloniale et Joséphine Baker. Il révèle une immigration peu connue, celle des antillais à Paris dans les années 20 et 30, et les combats économiques, culturels et sociaux qu’ils mènent en première ligne, avant que la seconde guerre mondiale ne les broie.

À partir de ses recherches et de documents, la réalisatrice reconstitue la vie à Paris de trois personnages : Jeanne, une jeune bonne, Arsène un musicien, et Gaston, étudiant, tous d’orignie antillaise. Arrivés pleins d’espoirs et de projets, ils affrontent, le jour, la réalité d’une société divisée et colonialiste, avant de se retrouver, la nuit, dans un petit bal qui va devenir un lieu culte, celui de la rue Blomet.

Mêlant archives et reconstitution du fameux bal, le documentaire plonge le spectateur dans les délices de la musique qui fait alors fureur, la biguine. Arrangés par Thierry Fanfant, dont le grand-père a été l’une des grandes figures de cette épopée sociale et musicale, les danseurs évoluent au son des morceaux à la mode, oubliant, le temps d’une “parenthèse enchantée”, la réalité de leur condition.